De nombreuses catastrophes nous menacent.
Les crises économiques se succèdent depuis des années, sans remèdes apparents. Les dettes des Etats sont démesurées et les États-Unis eux-mêmes sont au bord du gouffre. S'ils s'effondrent, c'est l'économie mondiale entière qui s'effondre, et c'est malheureusement un scénario probable : une crise pire que celle de 1929 !
Le pic du pétrole est atteint. C'est un plateau : la production est stable pour quelques années encore mais la demande des pays émergents augmente. La hausse des prix des carburants est donc inexorable. Elle entraînera vraisemblablement un important déclin de l'économie mondiale. S'il n'y a pas effondrement, il y aura au moins récession, c'est prévisible. Mais nos gouvernement n'ont à proposer comme solution au problème du chômage que... la croissance. Autrement dit : rien.
La pire catastrophe, là, n'est pas le chômage lui-même, mais notre absence de volonté d'y mettre fin. Il est en effet le produit d'une mauvaise organisation de la société, pas d'une catastrophe naturelle. Répartir intelligemment le travail serait possible, au prix de quelques sacrifices, auxquels, malheureusement, personne ne consent.
Une catastrophe écologique se profile également. La destruction des espèces est massive et le réchauffement climatique s'accroît. Il y a vraisemblablement un seuil au-delà duquel les deux pourraient s'avérer funestes, un point de non-retour, un iceberg vers lequel le développement économique, la surpopulation, la surconsommation, nous entraînent.
Une catastrophe sanitaire est également probable à moyen terme et même à plus brève échéance. L'abus des antibiotiques a rendu multirésistantes de nombreuses bactéries. Nous sommes aux portes de la résurgence de maladies contre lesquelles il sera presque impossible de lutter efficacement. Tuberculose, infections mortelles résistantes à tout traitement sont déjà là, circonscrites, mais pour combien de temps ?
De nouveaux virus apparaissent également. Une épidémie rapide est donc possible et se propagerait sans trop de peine à l'échelle mondiale du fait de la multiplication des échanges, de la concentration urbaine, de notre nombre et des conditions de vie des plus pauvres. Elle désorganiserait nos sociétés complexes de façon inimaginable ! Beaucoup d'entre nous, en effet, sont hyperspécialisés, donc très difficilement remplaçables. S'ils meurent ou doivent cesser le travail, nos réseaux, électriques, informatiques, ou même... de transport, en souffriraient considérablement !
Notre "espérance de vie" dont nous sommes si fiers, menace donc elle aussi de s'effondrer bientôt ! Nos sociétés noyées dans le divertissement retrouveraient là brutalement le sens du tragique qu'elles ont malheureusement très largement perdu. Ce serait un progrès moral. Mais au prix de combien de malheurs ?
Une catastrophe nucléaire est également possible. A Fukushima, la crainte d'un désastre demeure tant que la piscine au-dessus du réacteur 4 n'est pas vidée du combustible qu'elle contient. Or, cette opération n'est pas commencée et sera longue. Le bâtiment est endommagé et un nouveau séisme ou un typhon pourraient libérer à l'air libre le combustible qui enverrait dans l'atmosphère l'équivalent en radioactivité de dix fois Tchernobyl !
J'ai appris récemment avec horreur qu'une centrale nucléaire pouvait non seulement libérer sa radioactivité suite à une explosion classique mais également parfois, sous certaines conditions, suite à une explosion... nucléaire ! Je n'en avais jamais entendu parler ! Et ce ne sont pas des théoriciens du complot qui me l'ont appris mais des polytechniciens !
Le risque d'un accident nucléaire est faible, mais les conséquences sont énormes.
L'autre catastrophe nucléaire possible serait celle-là définitive : un échange nucléaire, même limité, entre deux pays aurait des conséquences telles qu'il compromettrait la survie de l'humanité, par l'hiver nucléaire qu'il engendrerait, qui empêcherait les récoltes, en plus des effets meurtriers des radiations. L'humanité a les moyens de se suicider, littéralement ! Un dictateur ou un terroriste fous pourraient nous tuer tous ou presque tous, directement ou à travers les ripostes que son utilisation de l'arme atomique engendreraient !
D'autres catastrophes sont possibles, comme le réveil d'un volcan de très grande dimension ou la chute d'une énorme météorite qui provoqueraient aussi un assombrissement tragique de l'atmosphère. J'oublie aussi le possible envahissement d'un écosystème par un organisme génétiquement modifié beaucoup plus résistant que les espèces naturelles. J'oublie également cette catastrophe invisible en cours qu'est le développement des cancers et de certaines autres maladies du fait de la pollution par des pesticides, des produits chimiques ou des nano-particules toxiques, par eux-mêmes ou par effet cocktail.
Nous vivons dans une ambiance de fin du monde, d'apocalypse.
Si l'on ajoute à cela les problèmes individuels, le désespoir nous guette. Mais pour éviter les catastrophes, il faut en regarder la possibilité en face. Les explosions de navettes spatiales se sont produites parce que l'on n'a pas écouté les quelques techniciens qui prévoyaient le danger ! Vouloir rassurer à tout prix, ou détourner le regard... crée les conditions de la catastrophe, lui laisse le champ libre ! Tirer la sonnette d'alarme est mal perçu, car anxiogène, mais salutaire ! Dire la vérité n'est pas semer seulement le désespoir ou la panique. C'est aussi provoquer aussi une prise de conscience protectrice, salvatrice !
Pierrick